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Souvenirs de quelques buvards…

Page mise à jour le 16/10/2012

Louis Blériot (1872-1936) D. Papin (1647-1714) Hélène Boucher (1908-1934) Léonard de Vinci (1452-1519)
Château de France La sécurité à travers les âges Jus de fruits Eau chaude sur mesure
<em>Increvable et sobre</em> Les frères Montgolfier (XVIIIe siècle) Broder avec les fils DMC <em>Plaisir de broder</em>

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Il peut sembler singulier d’étudier l’histoire au travers de buvards. L’habitude veut qu’on analyse l’histoire au travers de la demande institutionnelle, qu’on établisse combien elle structure l’élève autour de la notion du temps (fait de simultanéité, de continuité, de rupture, d’irréversibilité, de durées), qu’on observe les pratiques de l’enseignement, la documentation pédagogique avec les manuels ou encore les productions des élèves au travers de cahiers.

Le buvard est par essence une source condamnée à la disparition, éphémère, collectée par des maîtres attentifs non plus à l’usage de l’objet mais à son message, publicitaire et national.

Trois leçons principales sont à tirer de ces buvards :

  • L’histoire de France est une construction qui amène l’élève à saisir la complexité des périodes du passé, à situer chronologiquement, à approcher le rôle des puissants, des groupes sociaux…
    On retiendra certes le personnage du roi de France, courageux et déterminé, mais aussi la reconnaissance des femmes, avec la biographie d’Hélène Boucher, une des rares femmes du programme d’histoire. Ce personnage est même paradoxale, puisque disparu des programmes de 2008 au moment où l’institution accentue son souhait de reconnaître le genre en histoire, les groupes minoritaires…
  • L’histoire structure une identité, une culture commune… et recourt au patrimoine architectural. [break /]Cette démarche est d’ailleurs renforcée depuis l’apparition en 2008 d’un programme d’histoire des arts.
  • Enfin, les oublis au sein d’un programme peuvent interroger : refus de rappeler les divisions au profit de tous les aspects qui doivent permettre l’unité nationale ; l’exaltation des mythes d’origine (nos ancêtres les Gaulois) ; reconnaissance par la République des généalogies royales ; proposition de modèles d’exemplarité (avec ses soldats ou ses ingénieurs)… Cette mémoire en fait se surimprime aux autres mémoires, familiales, religieuses, professionnelles ou régionales.

Au-delà de l’histoire, les buvards témoignent également de l’arrivée de la publicité dans l’école, ainsi que des évolutions sociales, avec le confort de la société de consommation ou les grandes questions sociales, comme les multiples buvards au service de la lutte contre l’alcoolisme.

Cet album complète le dossier réalisé par Nicolas Schreck sur L'éducation en Alsace depuis 1945, en particulier l'article consacré à L’histoire-géographie de 1945 à nos jours que nous vous invitons à consulter.

Commentaire des illustrations par Nicolas Schreck.